Ressources pour mettre en oeuvre la culture numérique dans l’enseignement supérieur

NB : Cette page a été élaborée en lien avec et à destination des participants à la journée pédagogique de l’ISFSC, le 21 mai 2013.
Voici les diapositives utilisées en support pour cette activité :

Pour comprendre la culture numérique :

Michel Serres,

Pour assurer une veille sur les technologies éducatives dans l’enseignement supérieur :

Pour mettre en oeuvre la culture numérique :

Nuage de tags web 2.0

Nuage de tags web 2.0

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4 commentaires pour Ressources pour mettre en oeuvre la culture numérique dans l’enseignement supérieur

  1. Vincent dit :

    Merci pour votre exposé. Très intéressant ! Bravo

  2. Danièle dit :

    Chère Madame,
    Je vous remercie pour votre intervention de ce matin, à l’ISFSC. J’y ai appris une série de choses et ai pu y glaner quelques références que je me réjouis de découvrir dans le texte.
    Cependant, durant la plus grande partie de votre exposé, j’ai été traversée par un malaise.
    Je ne suis pas certaine que j’aurais pris la peine de vous écrire « avant minuit »! si je n’avais entendu le même type de réaction chez certains de mes collègues. C’est cela qui m’a convaincue. Mais comme je dois le faire rapidement et que je suis plutôt du type « secondaire », j’espère que mon propos sera clair.
    Tout d’abord je voudrais préciser que les medias sociaux m’intéressent beaucoup, que j’aimerais mieux les maîtriser et plus les utiliser au niveau pédagogique. Ma réaction n’est donc pas celle d’une « anti » media sociaux.
    Mais, j’ai été gênée, lors de votre présentation par l’impression d’une vision du monde extrêmement optimiste et, selon moi, un peu naïve. Comme si toute personne éduquée ou en train d’être éduquée entrait dans le moule de cet Open Scholar, à savoir quelqu’un qui est toujours marqué par l’insatiable recherche de Vérité lancée par Les Lumières et qui reçoit un nouvel outil qui exponentialise (si ça se dit) ses possibilités de recherche, de discussion avec des pairs et de formation.
    Sauf que je n’y crois pas. Pas plus que je ne crois que le « pouvoir est au peuple » grâce au Net.
    Bien sûr que le Net et tout ce qu’il permet est absolument fantastique pour l’Open scholar. Mais ne faudrait-il pas aussi parler de tous ceux qui n’ont pas envie/opportunité/chance d’apprendre? Ceux-là ne sont-ils pas poussés par la culture actuelle du 2.0 à rester dans la « minorité » (pour reprendre Kant) tout en pensant qu’ils utilisent leur propre entendement? Ils ont l’impression qu’ils maîtrisent, qu’il suffit d’un clic pour avoir l’info et donc savoir. Or, il y a d’après moi grand risque du contraire. Je n’ai pas lu Serres mais s’il dit vraiment que pour lui aujourd’hui le savoir est déjà transmis, je suis en désaccord profond avec lui. Non, pour moi le savoir est là, endormi, disponible sous forme amorphe. Pour qu’il y ait transmission il faut un passage, il faut le faire vivre et percevoir. Et oui certainement la Toile nous oblige à penser autrement cette transmission mais on ne peut pas croire qu’elle est là et qu’il faut faire quelque chose à partir de cela. Au contraire, la toile permet aussi (et ce n’est pas nouveau évidemment) d’endormir la vigilance et dès lors d’amener les utilisateurs à suivre un courant de pensée, une vision du monde sans la questionner.
    Comment, pédagogiquement parlant, faire face à un public de jeunes qui ne perçoit pas nécessairement l’attrait d’une lente élaboration de la pensée; qui, dans sa vie quotidienne, est moins poussé à la réflexivité qu’à la réaction affective et émotive soutenue par les réseaux sociaux; qui encore vit dans un monde qui produit fortement la dépendance (tout en criant à la nécessité de l’autonomie) et valorise l’assouvissement pulsionnel des attentes et des envies? Comment, face à cette Toile qui est autant enchanteresse en possibilités que diablesse en construction de dépendances et de non-réflexivité (ou de réflexivité creuse), comment reconstruire un réel plaisir de l’apprentissage (cela me semble moins problématique pour l’engagement citoyen)?
    De cela j’aurais aimé entendre un peu plus parler.
    Je suis la première à dire que mon propos est ici beaucoup trop peu nuancé et à l’emporte-pièce. Mais il est tard et, je vous l’ai dit, j’aurais eu besoin d’un peu plus de temps pour le structurer. J’espère néanmoins que vous aurez perçu un tout petit peu de ce qui m’a tracassée!
    En vous remerciant encore,
    Danièle

    • francoisedocq dit :

      Si mon discours a donné une image de naïveté, c’est que j’ai vraiment manqué de nuances, car je ne pense pas avoir une vision ni naïve ni exagérément optimiste de la thématique abordée. Mon intention était d’ouvrir votre connaissance et vos réflexions à un changement de société qui est en cours, et de vous inviter à questionner vos pratiques et votre projet pédagogique en regard de ce changement.

      Que faire pour ceux qui, spontanément, n’entrent pas dans cette culture 2.0, ceux qui ne sont pas connectés chez eux, dans la vie privée ? Justement : c’est pour eux qu’il est important que l’école soit connectée ! Si l’école ne représente pas, pour eux, une opportunité de développer des compétences dont le manque risque de se transformer en handicap à l’avenir, elle rate son objectif d’éducation pour tous.
      Je pourrais même, sur cette question précise, être plutôt pessimiste : je vois une réelle menace pour la qualité de l’enseignement (pas seulement supérieur) dans le fait de rater le « virage numérique ». L’école risque de s’éloigner de la « vie de tous les jours », la « vraie vie » (comme pourraient le ressentir des jeunes) si elle n’évolue pas en phase avec cette culture en cours d’émergence.

      Attention, je ne pense pas que la menace soit imminente : mon propos n’est pas de dire qu’il faut TOUT changer dès aujourd’hui. Mais je pense qu’il est nécessaire et important de se poser, aujourd’hui, des questions sur l’ancrage de son projet d’école dans la société, sur les compétences que l’on veut développer chez les étudiants, sur le type de citoyen que l’on veut former… Ne pas y réfléchir aujourd’hui pourrait poser des problèmes demain.

      Toutes les questions que vous posez sur le « comment » sont bien sûr pertinentes : comment stimuler une réflexion en profondeur et en durée chez des jeunes qui ont été, de tous temps, impatients ? comment faire vivre un savoir, au-delà de sa transmission ? comment entraîner les étudiants à questionner le monde ? Remarquez que ces questions ne sont pas typiques du web 2.0. Ce sont les questions pédagogiques des éducateurs, l’éducation consistant précisément à entraîner des gens là où ils ne vont pas spontanément. Cela demande, et demandera toujours, un effort, aussi bien du côté des « entraîneurs » que des « entraînés ». Le web 2.0 ne change rien à tout cela. Des outils ne pourront jamais remplacer des êtres humains; comment pourrait-ce être le cas ! L’art pédagogique des enseignants garde toute sa place et sa valeur ajoutée ! Mais c’est un art à créer et à expérimenter en équipe, autour d’un projet éducatif commun.

      Une conférence est une occasion de réflexion. Si mon intervention d’hier suscite des réactions, des discussions, des controverses, alors je pense que j’ai atteint l’objectif visé.
      Mais j’espère que ces discussions sont partagées entre vous, membres de la même équipe éducative ! Car c’est là que doit se poursuivre le débat sur le projet éducatif que vous voulez mener au sein de la haute école. Une journée pédagogique, même réussie, n’est qu’un point de départ à un projet qui doit se mûrir par d’autres discussions par la suite…

      Bonne continuation à vous et à vos projets ISFSC !

  3. Danièle dit :

    Là où je vous suis tout à fait, c’est dans l’importance de ne pas rater le « virage numérique » au sein de l’école, tout particulièrement pour ceux qui n’ont pas, chez eux, de connexion.
    Par contre, là où je vous suis moins c’est lorsque vous présentez, si je vous lis bien, les questions que je pose sur le « comment » comme des questions pédagogiques non spécifiques de l’ère web 2.0. C’est vrai, elles se sont posées sans doute depuis toujours. Mais justement, j’essayais de dire que ces questions doivent aussi être envisagées comme spécifiques de l’actuel changement de société. Changements dont le web 2.0 n’est pas qu’une manifestation technique. Vous pointiez que les jeunes ont de tous temps été impatients. Oui. Mais n’y a-t-il pas une différence énorme pour un enseignant à se trouver face à un jeune impatient qui vit dans une société qui valorise le temps long, la patience et le présent et le fait d’être face à un jeune impatient qui vit dans une société dont la spécificité est l’urgence et la vitesse? Prendre le « virage numérique » à l’école, c’est bien sûr s’en donner les possibilités techniques en termes d’infrastructure et s’en donner les compétences en termes de formation d’enseignants. Mais n’est-ce pas aussi prendre la mesure des changements qui caractérisent l’individu actuel et, tout particulièrement, les nouveaux entrants dans l’école (à ses différents niveaux de formation)? Je continue à trouver qu’il en est peu question et qu’il serait fondamental qu’on commence à s’y intéresser de près.
    Et donc, finalement 😉 je partage avec vous la conviction que c’est là un débat important … et passionnant!

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